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♂ : J'espère que ma maison de campagne te plait, Clarisse...
CLARISSE : Oui mon ange, elle est parfaite... Mais, pourquoi être venus ici ? Certes, Simcity ne voulait plus de nous mais Riverview est une ville encore plus... Enfin, tu comprends !
♂ : Oui mais les gens ici cherchent bien souvent l'amour, leur campagne ne le permet pas ! Et notre émission ici fera fureur... A Simcity ils le verront bien assez tôt, et nous supplierons de revenir !
CLARISSE : En effet... Et sais-tu si l'ex-mari d'Emilie est d'accord ?
♂ : Non, mais Marie-Louise devrait venir.
CLARISSE : On utilise Marine avec lui pour le pilote ?
L'homme regarda sa compagne, contrarié.
♂ : Voyons, ta propre soeur, utilisée ainsi ! Non... Mon nom est assez connu... On a a qu'à lancer les candidatures sur Internet. Il nous fait quelqu'un d'assez... Typique.
CLARISSE : Et Marine alors, pourquoi as-tu voulu que je l'emmène ?
♂ : Elle pourra nous être utile...
Plus tard...
CLARISSE : Te voilà enfin, Marie-Louise ! A... Eh ! Qu'est-ce que c'est que ce déguisement ?
MARIE-LOUISE : Mon ex est dans le coin, de une, de deux, Chris m'a vue chez lui, faudrait pas qu'il se doute de quelque chose, hein ?
CLARISSE : Oui, oui, c'est sûr... En parlant de lui alors ?
MARIE-LOUISE : Il est ok, mais il a pas l'air de vouloir jouer le jeu...
CLARISSE : C'est qu'un pilote.
MARIE-LOUISE : Vraiment en caméra cachée ?
CLARISSE : Oui. Enfin, c'est pour tester... Mais j'ai peur qu'on ne voie rien, depuis l'endroit où elle a été placée.
MARIE-LOUISE : En tout cas c'est plus mon problème. J'ai fait ma part du boulot. Aleksandr doit me payer maintenant !
♂ : Marie-Louise ! Enfin !
MARIE-LOUISE : Aleksandr, grouille. Ma fille attend...
ALEKSANDR : Oui, oui... C'est combien déjà ?
MARIE-LOUISE : Deux milles. Tu prends toujours la soeur de Clarisse pour le pilote ?
ALEKSANDR : Non...
MARIE-LOUISE : Ma fille pourrait faire l'affaire je crois... Yol...
ALEKSANDR : Ta fille est une gamine, Marie-Louise, elle ne me servira à rien. On va lancer les candidatures sur Internet.
MARIE-LOUISE : Tu vas tomber sur des thons !
ALEKSANDR : Et alors ? Qui a dit que ce programme ne serait pas amusant ?
Au même moment.
LAURE : Eh, tu fais quoi Léon ? C'est mon horaire pour l'ordinateur !
LEON : Justement, c'est parce que c'est ton horaire que j'y vais.
LAURE : Mais... C'est pas logique !
LEON : Si, frangine, ça l'est.
LAURE : Et tu fais quoi au juste ? Tu regardes pas encore ces vidéos hein ? Maman t'a dit que c'est pas parce qu'elle travaille à la bibliothèque maintenant que tu dois en profiter pour regarder du... promo...
LEON : On dit porno d'abord, demi-portion, et ensuite non, je suis pas dessus.
LAURE : Alors tu fais quoi ?!
LEON : Yolande m'a parlé d'un casting pour une émission télé, ils recherchent une célibataire...
LAURE : Une, pas un, et puis en plus, t'es même pas célibataire !
LEON : C'est pas pour moi, espèce de débile, c'est pour maman !
LAURE : Hein ?!
LEON : Maman est célibataire et trouver un homme lui fera du bien ! Et comme ça elle nous lâchera encore plus !
LAURE : Je sais pas, mais en tout cas elle va te tuer...
LEON : C'est ton horaire...
LAURE : Oh non... Maman va nous tuer.
En effet, le lendemain...
Louise lisait, comme chaque matin, ses mails : elle avait envoyé son curriculum vitae à plusieurs entreprises de la région, et attendait une réponse : quelle ne fut pas sa surprise en voyant ce mail !
" Chère madame Louise Portier.
Félicitations !
Vous avez été sélectionnée d'office pour le pilote de " Rencontre en centre-ville " !
Vous avez rendez vous ce soir sur la pelouse centrale de Riverview afin de découvrir celui qui sera peut-être votre âme soeur !
A bientôt madame Louise Portier !
Aleksandr Strabinski, producteur. "
LOUISE : Laure ? Pourquoi m'as-tu inscrite à ce... Chose, hier soir ?
LAURE : C'est pas moi Maman ! C'est Léon ! Il m'a prit l'ordi à ce moment là ! C'est Yolande qui lui a parlé de ça !
Louise ne pouvait douter de la véracité des propos de sa fille, mais n'osait gronder son fils. Six mois après sa mort, Jean-Charles lui semblait encore présent, et prêt à lui reprocher toute remarque faite à Léon.
LOUISE : Bon, eh bien...
LAURE : Tu vas le gronder, hein ? Dis oui !
LOUISE : Non. Je suppose que je n'ai plus qu'à me préparer pour ce rendez-vous...
Au même moment, du côté des Strabinski - Delasalle...
CLARISSE : ... Mais enfin, Aleksandr, c'est insensé ! Tu as vu sa photo, non ?
ALEKSANDR : Justement ! Elle est parfaite !
CLARISSE : Mais elle est... Grosse !
ALEKSANDR : Ah ah, oui ! C'est ça qui est parfait ! Les téléspectateurs verront un beau gosse, Chris, éconduire une grosse veuve moche !
CLARISSE : Mmmh... Et que vont dire...
ALEKSANDR : Ils ne diront rien. On est pas racistes. La fille n'est ni noire, ni beur. Elle est blanche comme un cul. Et grosse. Et c'est pour ça qu'on va rire.
CLARISSE : Tu en es sûr ?
ALEKSANDR : Si ça ne leur plaît pas, je les paierais : mais ça, le monde entier va le voir !
Ce soir là, beaucoup de monde fut sur la pelouse centrale de Riverview... Laissez-moi vous raconter l'événement de manière succinte, car, il faut le dire, ce fut bien triste.
Tout le monde arriva à son rythme : les Tellier les premiers, Christopher embarassé, Emilie fâchée de s'afficher avec lui, Renaldo Blaggaparto curieux de voir s'il y avait une jolie fille, Lisa, lasse. Puis Marie-Louise Lenoble, cachée encore, et sa fille Yolande - effectivement, la petite amie de Léon. Alexandre Strabinski vint ensuite se placer au pied d'une statue, Clarisse Delasalle proche de lui, Marine présente physiquement, mais comme toujours l'âme absente.
Tout le monde attendit l'arrivée des Portier. Ils vinrent avec un peu de retard.
Christopher chercha des yeux la jolie fille promise, son ami Renaldo fit de même.
Quand Louise se présenta comme la " candidate ", il lui rit au nez. Et seul ceux qui furent présent purent entendre les blessantes paroles :
" Vous, la grosse, vous espérez vraiment me plaire ? Mais regardez mon ex-femme enfin ! Elle est belle, grande, fine, pas comme vous ! Ah, jamais je ne partirais avec un tel thon ! "
Pourquoi seulement cela sur ce fâcheux épisode ?
Parce que, et cela fâcha fort Strabinski, le son n'avait pas été enregistré. Son pilote tombait à l'eau. Et refaire la même chose avec les mêmes personnes était impossible ; le retenter à Riverview était impossible. Il lui fallait un nouveau concept, et ceci lui prendrait du temps...
Toutefois, il avait de quoi se détendre, ou s'occuper, c'est selon... Tout d'abord, sa femme, Clarisse, qui lui passait chacune de ses envies. Dont celle, récente, d'avoir un " héritier ".
Mais, plus important encore, il y avait Marine...
ALEKSANDR : Marine ! Viens là s'il te plaît !
MARINE : Oui Aleksandr.
Marine avait toujours une voix lasse, traînante, et lointaine presque, qui plaisait affreusement à Strabinski. Il se sentait vibrer dès qu'elle ouvrait la bouche.
ALEKSANDR : Ta soeur n'est pas là... Elle est à son cours de danse... S'il te plaît...
MARINE : Oui Aleksandr ?
ALEKSANDR : Va nager.
Marine avait fini par avoir l'habitude, et obéissait, sans rien dire.
Elle nageait des heures durant, faisait des longueurs, encore et toujours, sous l'oeil attentif d'Aleksandr... La nuit était bien souvent tombée quand elle pouvait arrêter.
A chaque fois, Clarisse, sa demi-soeur - par le père -, n'était pas là. Marine savait bien pourquoi. Aleksandr n'avait pas simplement envie de la regarder nager.
Il aimait la regarder nager. Parce qu'elle était quasiment nue. Parce que chacun de ses muscles travaillait ; parce que l'eau glissait sur sa peau et sur ses longs cheveux.
ALEKSANDR : Marine, tu as bien nagé, je suis content... Je vais me préparer. Continue de nager, et rejoins moi dans la chambre après.
Marine n'en pouvait plus. Dans sa langue maternelle, et à voix basse, elle se faisait souvent une remarque, la même remarque, elle ne pouvait s'en empêcher. " Stop. Please... Just let me go. "
Mais Aleksandr avait l'ouïe trop fine.
ALEKSANDR : Et cesse de répéter toujours ça. Tu sais bien que je n'aime pas.
MARINE : Oui... Aleksandr.
Et chaque fois que Clarisse n'était pas là, elle était soumise à Aleksandr. Il faisait d'elle ce qu'il voulait ; il avait un moyen de pression. Elle ne pouvait pas refuser.
C'était pour ça qu'elle se retrouver coincée ici, plutôt que dans sa ville natale, en Simiane. Pour un accident à Simcity elle devait renoncer à tout ce qu'elle aurait toujours voulu revoir. Même Sunset Valley, l'endroit où vivait son amour, lui était interdite.
ALEKSANDR : Marine... Sois gentille.
MARINE : Oui Aleksandr.
Depuis cette fâcheuse rencontre avec cet homme bien mal élevé, Louise s'était rendu compte que Jean-Charles, elle l'avait aimé, épousé, avait porté ses enfants, mais qu'il était mort, et bien mort à présent, et elle ne voulait plus qu'il la hante.
Elle voulait retrouver quelqu'un. Elle voulait plaire... Tant pour son bien-être que par revanche, pour prouver à cet homme qu'elle n'était pas un vilain gros thon.
Louise se mit alors au sport, d'abord doucement, dans son salon, devant la télé...
Les résultats se faisaient sentir ; pas tant que ça, mais au moins, au bout de quelques mois, Laure le remarquait.
LAURE : Dis, Maman, tu n'aurais pas un truc de changé ?
LOUISE : Si ma puce.
LAURE : Pourtant tu n'as pas changé de coupe de cheveux...
Louise voulait cependant plus : elle s'inscrivit à la salle de sport.
Pendant des mois, elle se démena...
...Sur les pires instruments de torture !
Faisait parfois de mauvaises rencontres...
CLARISSE : Ah, vous !
LOUISE : Oh...
CLARISSE : Bon, écoutez. Je vous donne un conseil si vous m'en donnez un en retour...
LOUISE : Euh...
Elle savait que mademoiselle Delasalle était puissante et avait sûrement encore en sa possession ce pilote, qu'elle avait réussi à interdire de diffusion moyennant une certaine somme d'argent, ce qui lui coûta cher, sans revenu.
LOUISE : Bon, très bien.
CLARISSE : Je vous conseille de faire plus de cardio, du step, avec un professeur... Ou de la danse. Bon. Vous avez trois enfants ?
LOUISE : Oui...
CLARISSE : Vous avez des positions particulières pour tomber enceinte à coup sûr ? Parce qu'à vrai dire, avec Aleksandr, nous avons du mal et...
C'est ainsi que Louise découvrit un nouveau moyen de maigrir, qui s'avérait plutôt efficace...
Et, deux ans après sa mésaventure, Louise se sentait prête à passer de chenille à papillon, se métamorphoser totalement, dire au revoir à la Louise qui fut la femme aimante de Jean-Charles Portier. Maintenant, elle serait Louise Portier, mère des enfants de Jean-Charles Portier. Mais plus la pauvre Louise, veuve Portier et mère de trois enfants.
LOUISE : Les enfants ? Je suis rentrée !
LAURE : Oh, c'est pas juste ! Pourquoi tu as le droit d'aller chez le coiffeur et pas moi ?
LOUISE : Je t'emmènerais plus tard si tu veux. Alors, comment tu me trouves ?
LAURE : Bien... Mmmh... Maman, tu n'aurais pas maigri par hasard ?
LOUISE : Oui ma puce !
LAURE : Waouh, tu es trop belle comme ça Maman !
LEON : Oh, Maman ! Tu es vachement mieux, maintenant que tu es maigre ! Enfin, t'es pas aussi belle que Yolande, mais voilà quoi !
LOUISE : Merci mon poussin.
LEON : Au fait, tu vas être fière de moi, j'ai eu un 8 en maths !
LOUISE : Je ne dirais rien cette fois, mais tu as intérêt à me remonter cette moyenne Léon. Je ne plaisante pas, tu es grand maintenant, tu peux comprendre !
Louise avait donc repris sa vie en main, et s'était inscrite sur un site de rencontres. Depuis quelques temps, elle dialoguait avec des hommes, certains venant de pays lointains et apportant une fraîcheur exotique, et d'autres beaucoup plus proches. L'un d'eux lui était d'ailleurs particulièrement sympathique, et lui parlait souvent. Il se faisait appeler " Ski " ; il était jeune, riche, célibataire, et aucune de ses précédents conquêtes ne lui avait plue.
A côté de lui Louise se sentait ridicule, avec ses trois enfants, son veuvage et la maigre pension qu'on lui versait en compensation. Elle mentit un peu, disant qu'elle n'avait pas d'enfants, mais qu'elle avait perdu son jeune et beau petit ami dans un accident tragique.
Et un jour...
Ski : Je te propose qu'on se voie, non ?
Lou : Oui, pourquoi pas ? Après tout ça fait un moment maintenant qu'on parle régulièrement.
Ski : Au parc qui borde le Simomon, demain matin, ça te convient ?
Lou : Je veux bien, d'accord ! De toutes façons, je suis libre tout le temps, je n'ai pas à m'occuper d'une famille.
Ski : Oh, moi non plus, heureusement !
L'heure du rendez-vous était finalement arrivée. Louise, anxieuse mais pressée, avait mis une robe à fleur - c'était son signe de reconnaissance. Elle attendait depuis quelques minutes, se retournant et regardant de tous côtés au moindre bruit.
Elle se demandait si " Ski " était aussi beau que dans ses songes... A la vérité, elle espérait secrètement voir arriver Aleksandr Strabinski. Il était grand, beau, riche, fort, connu pour ses conquêtes, et sans enfants. Elle avait immédiatement pensé à lui. Il était devenu une sorte de fantasme...
Finalement, elle entendit une voix l'appeler de son pseudonyme.
? : Lou ? Lou, c'est... C'est toi ?
Louise se retourna vivement. Enfin, elle allait voir qui était cet homme si charmant ! Strabinski avait disparu de son esprit au son de cette voix, mais au profit de quelque chose de mieux encore : elle s'imaginait à présent un beau jeune homme brun, la chemise ouverte jusqu'à mi-torse, des bras musclés...
Quelle ne fut pas sa surprise quand elle vit qui était son rendez-vous !
LOUISE : Vous ?!
CHRISTOPHE : Oui, moi, alias Ski... Quelque chose ne va pas, Lou ?
LOUISE : Bien sûr que ça ne va pas ! Menteur !
CHRISTOPHE : Pardon ? Je ne comprends pas, que t'arrive-t-il ?
LOUISE : Je suis la femme que vous aviez traité de gros thon lors de cette fichue émission ! Vous m'avez menti ! Vous avez une fille, et eu une seule femme qui vous a quitté !
CHRISTOPHE : Vous êtes... ?
LOUISE : Louise Portier, c'est ça ! La plus grosse idiote de Riverview !
Elle sentit les larmes monter. Non, elle ne pouvait pas craquer devant lui. Comment avait-il pu être si odieux en réalité, et si charmant en mail ?
CHRISTOPHE : Mais vous aussi, vous m'avez menti, " Lou " ! Vous avez trois grands enfants, vous êtes veuve d'un vieux crouton qui ne vous méritait probablement pas !
LOUISE : Pardon ? Vous insultez mon mari ?
CHRISTOPHE : Je travaille aussi à la police municipale, chère madame, et Jean-Charles Portier était connu pour son infidélité envers, je cite, " sa baleine de femme " !
C'en était trop ; elle allait pleurer pour de bon.
LOUISE : Vous mentez !
CHRISTOPHE : Je peux aller vous trouver les preuves, si vous voulez ; Jean-Charles adorait se filmer, et mon coéquipier trouve qu'il avait bon goût, et visionne ces vidéos à ses heures perdues. Venez, je vais vous prouver que je ne mens pas.
Louise accepta de le suivre. Il avait l'air si sûr de lui... Elle n'avait rien à perdre, après tout. Il la pria de rester à l'extérieur. Et en l'attendant, elle réfléchit.
Jean-Charles n'avait jamais montré aucun signe d'infidélité. Parfois, il rentrait tard le soir, ayant bu, mais il allait fréquemment au bar en face du comissariat avec des collègues qu'il appréciait. Elle ne connaissait pas leur noms, mais il y en avait... Et puis, il l'avait toujours aimée. Jamais il ne s'était trompé dans son prénom, et il revenait toujours les bras chargés de cadeaux de ses stages d'une semaine pour le travail.
Et pourtant... Après son cancer, il n'avait plus été le même. Pendant un temps, il n'allait plus travailler ; et du jour au lendemain, il reprit son train de vie habituel, en pire. Souvent, c'étaient des femmes qui le ramenaient, en piteux état, disant qu'elles l'avaient trouvé ainsi... Mais jamais Louise n'avait douté de son mari. A présent, elle se disait que peut-être tout n'était que mensonges... Elle sanglota.
Oui, évidemment qu'il la trompait. Ses grossesses ne l'avaient pas arrangée. Il n'avait plus envie d'elle. De l'argent disparaissait chaque semaine, sûrement pour en payer d'autres, plus séduisantes...
Elle allait partir quand elle entendit qu'on l'appelait.
CHRISTOPHE : Louise, attendez... J'ai vos preuves !
LOUISE : Je n'en veux plus. Je n'en ai pas besoin, je...
Elle laissa échapper quelques sanglots.
LOUISE : Je vous crois...
CHRISTOPHE : Allons, allons... Il ne faut pas pleurer. Enfin, je ne le défends pas, mais... Vous avez une belle vie quand même, grâce à lui, et... Avec votre surpoids, vous n'étiez pas séduisante, vous savez...
LOUISE : Excusez-moi... Mais ce n'est pas très poli.
CHRISTOPHE : Je ne vous ai pas dit que je vous trouvais magnifique à présent ?
LOUISE : Non, et je ne veux pas l'entendre... Je ne peux pas vous pardonner pour la dernière fois.
CHRISTOPHE : Laissez-moi au moins vous offrir un verre...
LOUISE : Pas dans ce bar...
Christophe la regarda d'un air curieux, avant de comprendre.
CHRISTOPHE : Oh, monsieur Portier n'allait pas là. Il aimait le faire juste en face de votre maison, et emmenait ses conquêtes dans les appartements au-dessus de l'épicerie.
LOUISE : Mais il buvait ici avec des collègues.
CHRISTOPHE : Lui ? Oh, non... Il n'était pas apprécié, croyez moi !
Louise en avait appris tant sur son mari, en si peu de temps. Elle était bouleversée. Elle avait juste besoin de réconfort. Inconsciemment, elle demanda à son mari, aussi infidèle eut-il été, de la pardonner pour ce qu'elle risquait de faire.
LOUISE : Bon... Très bien, j'accepte votre invitation.
Ils allèrent donc au petit bar, face au commissariat. Louise voulait oublier. Elle ne pouvait pardonner à cet homme, à Christophe, ce qu'il lui avait dit, quelques mois auparavant. Mais l'annonce de l'infidélité de Jean-Charles était pire encore, et la seule figure amicale était Ski... Christophe. Elle n'allait pas en parler aux enfants, et sa voisine, bien que très gentille, n'avait rien à savoir de sa vie de famille. Christophe, lui, semblait déjà tout savoir. Il avait vu ses enfants, la savait veuve, et trompée. Il avait l'air prêt à la soutenir, au moins ce soir.
CHRISTOPHE : Une partie de baby-foot, Lou...ise ?
LOUISE : Non, merci... Je n'ai pas vraiment le coeur à ça.
CHRISTOPHE : C'est vrai, pardonne-moi. Tu veux boire quelque chose ?
LOUISE : Je ne sais pas si on peut, il n'y a personne pour servir...
CHRISTOPHE : Ce qui fait le succès de ce bar, justement, c'est que tout est en libre-service.
LOUISE : Ils ne font pas faillite ?
CHRISTOPHE : Non... Il faut quand même payer pour se servir. Si on ne paye pas, on ne peut pas se servir, l'alcool ne coule pas. Il n'y a que l'eau, qui soit gratuite.
Ils se mirent alors à boire, beaucoup... Sans mot dire, certes, mais l'un et l'autre comprenaient que dans leur cas, il n'y avait même plus besoin de parler...
Puis ils dansèrent, seuls à se trémousser d'ailleurs, mais pour le peu de monde qu'il y avait... Et ils étaient plutôt mals en point. Ils avaient énormément dépensé en alcool, et on voyait clairement que l'un et l'autre n'étaient plus en état de se contrôler...
Ils se rapprochèrent, peu à peu, dangereusement...
Ils finirent par aller chez Louise après la fermeture du bar. Christophe ne pouvait rentrer chez lui en voiture, et d'ailleurs il n'y pensait même pas. Chez lui était un endroit vague et lointain à ses yeux à ce moment précis.
Louise ne se doutait pas à quel point sa sortie allait avoir de conséquences sur sa vie de famille.
Surtout sur ses enfants.
Léon avait une fois de plus invité Yolande, mais celle-ci, constatant l'absence d'adulte, s'était comportée comme chez elle... Ou pire même.
Elle avait commencé à se moquer de Laure, sortant tout juste du coiffeur. Et Léon, en grand frère modèle, l'avait défendue, s'attirant les foudres de sa belle.
YOLANDE : Tu te fous de moi ? Je fais ce que je veux merde !
LEON : Mais enfin, c'est ma soeur... Elle fait ce qu'elle veut avec ses cheveux, ça va pas te tuer !
YOLANDE : Putain, vous avez pas de goût dans cette famille ! Ta mère c'est une baleine, ta soeur ruine sa coiffure, et toi, regardes toi ! Toujours avec ta même coupe depuis deux ans, t'as pas capté que la mode, c'était les Frères Jaunasse ?
LEON : Mais enfin, ma puce, calme-toi...
YOLANDE : Non ! Je suis pas ta puce ! Depuis que je suis avec toi tout va mal, je chute à l'école, ma mère m'a dit que c'était de ta faute, elle a toujours raison ! Pis en plus tu me fous trop la honte, on me charie au bahut, t'es trop naze ! Allez, salut !
LEON : Tu... Tu me quittes ?
YOLANDE : Ouais, c'est fini, y'en a marre ! Tchou !
Christophe se réveilla tôt ce matin là, et fut étonné de ne pas reconnaître son salon, sur le canapé duquel il dormait depuis son divorce avec Emilie. Ce n'est qu'en voyant la femme à ses côtés qu'il se souvint.
CHRISTOPHE : Et merde...
Il voulait la consoler, certes, se faire pardonner ses méchancetés le soir de leur rencontre, mais pas finir dans son lit. Il se demandait à qui était la faute : à lui qui avait bu et l'avait fait boire, ou à elle qui l'aurait entraînée dans sa chambre, profitant de la beauté que lui conféraient ses formes nouvelles. Dans tous les cas, la situation était gênante.
Au même moment, ce matin là, Laure et Léon se retrouvaient seuls pour se préparer avant l'école.
LAURE : Mais, Léon... Euh... C'est ça que tu faisais hier soir ?
LEON : Ouais, j'en avais marre de ressembler à un gamin, alors voilà.
LAURE : Maman va te hurler dessus, elle voulait vraiment se teindre les cheveux en noir je crois...
LEON : Quand elle verra le résultat elle dira rien. De toutes façons elle ne dit jamais rien.
LAURE : Quand même... Et tu renonces au gel ? Tu as pas coupé tes cheveux ?
LEON : Si, pour que ça fasse moins long... C'est à la mode ma coupe. Yolande reviendra à coup sûr !
LAURE : C'est pas forcément une bonne chose.
LEON : Ecoute, je l'ai perdue à cause de toi et de ta coupe de cheveux, et bien moi je la regagnerais avec ma coupe de cheveux hyper branchée !
LAURE : Ouais...
Léon avait d'ailleurs décidé de prouver à sa soeur qu'il avait raison et s'apprêtait à fièrement arborer sa création capillaire devant sa mère. Il entendit alors la conversation que celle-ci avait avec Christophe.
LOUISE : Ce n'est pas une bonne chose Christophe... C'était vraiment bien, mais... Ca ne doit pas se reproduire.
CHRISTOPHE : Je pense la même chose Louise. Mais on peut rester amis ?
LOUISE : Tu sais... Je préfèrerais qu'on ne se revoie pas. Afin d'éviter tout accident. Ne m'en veut pas, considère que c'est parce que tu es bel homme et que cette nuit restera inoubliable, mais je ne veux pas...
CHRISTOPHE : Si tu as besoin d'aide, par rapport à ton mari...
LOUISE : Ex-mari.
Les larmes lui remontèrent aux yeux. Et si ses enfants avaient des demi-frères ou soeurs ? Léon avait également compris ce que Christophe voulait dire, la réponse de sa mère n'avait fait que lui confirmer ce qu'il pensait. Il préféra alors se retirer ; mais il montrerait quand même ses cheveux à sa mère, pour le plaisir de contredire sa petite soeur.
Quelques temps passèrent. Louise avait abandonné l'idée de trouver un copain, à présent, car aucun autre homme sur ce site n'était comme Ski - qui avait d'ailleurs disparu du site de rencontre, s'en était désinscri, ce que Louise ne tarda pas à faire -, et cherchait un emploi. Rien de grandiose bien sûr, même si elle avait les diplômes pour, non, elle voulait juste trouver de quoi nourrir ses enfants, même si les pensions qu'on lui versait suite à la mort de Jean-Charles étaient très correctes - elle ne voulait plus vivre de l'argent d'un homme qui l'avait trompée.
Elle accordait également plus de temps à Benjamin, qui depuis la mort de son père avait souffert de l'absence de ses parents. Il avait en effet à présent quatre ans, mais se comportait comme un enfant de deux ans. Il refusait de parler correctement, ce qui commençait à gêner sa mère, dans le sens où il devrait entrer à l'école peu de temps après. Elle se dit qu'il valait mieux qu'elle s'occupe de lui avant d'avoir de réels problèmes.
Louise était également malade : son médecin lui avait dit que c'était une intoxication alimentaire due à son régime et à la mauvaise qualité de certains aliments ( " Pourtant madame, nous vivons à Riverview, vous devriez trouver votre bonheur tout de même, au niveau des légumes ! " ), et que cela durerait peut-être quelques temps, avant que son organisme ne se remette. Louise donc prenait son mal en patience, passant parfois quelques temps aux toilettes, et se nourrissait de féculents essentiellement, puisque c'est ce que le médecin lui avait recommandé, quitte à prendre quelques kilos.
Le temps passait. Louise reprenait des kilos, mais peu importe : elle se sentait bien, en phase avec sa famille. Léon sortait peu à peu de sa déprime post-rupture, et Laure s'était trouvée une amie, que Louise n'avait pas eu encore l'occasion de rencontrer, mais peu importait. Elle avait oublié cette aventure avec Christophe, ou du moins s'efforçait de ne plus y penser, et avait cessé de chercher un homme : enfin elle avait fini par passer l'éponge sur l'infidélité de Jean-Charles, et se considérait à présent comme une femme libre.
LEON ( Au loin ) : Maman ! De la visite pour toi !
LOUISE : Tu entends Benjamin ? On a de la visite mon choupinou. Je rentrerais mon linge plus tard, mais toi je te rentre tout de suite, il ne faudrait pas qu'on m'enlève mon petit bébé.
BENJAMIN : Ze suis pas un bébé !
LOUISE : Oui, tu es un grand garçon mon chéri, mais arrête de zozoter, si tu es un grand garçon !
LEON : Tu crois que ça va marcher ?
CHRISTOPHE : Mais oui, toutes les filles sont pareilles : tu te muscles un peu, et ta Yolande va retomber dans tes bras en moins de deux !
LEON : T'as pas fait ça avec ta femme ? Nan parce que, ça a pas marché des masses quand même.
CHRISTOPHE : Emilie ne s'intéresse pas au muscles, mais à l'argent, et dans ces conditions, difficile de la reconquérir... Mais Yolande est encore jeune, elle veut juste en mettre plein la vue à ses copines, c'est tout.
LEON : Ouais, merci Chris !
LOUISE : Chris... Chistophe ? Mais... Qu'est-ce que tu fais là ?
CHRISTOPHE : Je rentrais du travail et le commissariat est à côté de chez toi, et ça me démangeait depuis quelques temps de passer te dire bonjour...
LEON ( depuis la cuisine ) : En tout cas t'es trop cool Christopher, dès cet aprem' je m'inscris à la muscu !
CHRISTOPHE : Tu y arriveras !
LOUISE : Je croyais qu'on ne devait plus se revoir, Christophe... Et puis, il est à peine midi, tu ne finis pas si tôt je crois...
CHRISTOPHE : Pause du midi. Je t'invite à manger ?
LOUISE : Mmph... Oui... Pourquoi pas... ( plus haut ) Léon ! Tu prépares à manger pour ton frère, ta soeur et toi s'il te plaît ? Je sors !
LEON : No problem ! Bonne chance Chris !
CHRISTOPHE : Hum... Euh... On y va ?
LOUISE : " Bonne chance " ? Y'a-t-il lieu pour mon fils de te souhaiter bonne chance ?
CHRISTOPHE : Ecoute, Louise, je... J'ai pas pu oublier l'autre soir.
LOUISE : Tu devrais.
CHRISTOPHE : Tu m'en veux encore pour cette émission ?
LOUISE : Oui. Ce ne sont pas des choses qui se disent, et on ne tente pas de draguer la personne par la suite.
CHRISTOPHE : Louise, je suis fou amoureux.
LOUISE : Arrêtes.
CHRISTOPHE : Tu ne te rends pas compte à quel point... Ton corps était si chaud, si beau...
LOUISE : Stop !
CHRISTOPHE : J'ai... J'ai encore...
LOUISE : Non ! Ca suffit. Je ne veux pas entendre ce genre de choses. Aujourd'hui je suis libre de faire ce que je veux, et je ne veux pas...
Elle hésita. Elle, ne pas vouloir s'engager ? Non, ça ne lui ressemblait pas. Elle savait qu'elle faisait ça par pure fierté. Christophe l'avait blessée, et même si c'était il y a longtemps, elle ne voulait pas lui pardonner.
LOUISE : Je ne veux pas te pardonner.
CHRISTOPHE : Tu m'aimes ?
LOUISE : Je...
CHRISTOPHE : Tu ne réponds pas !
LOUISE : Je sais !
CHRISTOPHE : Je t'en prie...
LOUISE : Laisses-moi un peu de temps, au moins !
Un lourd silence s'installa entre eux, jusqu'à ce que Christophe s'éclaircisse la gorge en montrant un point situé derrière l'épaule de Louise. Elle se retourna alors...
C'était Aleksandr Strabinski. Louise savait par Internet et les journaux people qu'il avait eu de sa fiancée Clarisse un petit Alessandro, et qu'au même moment, par un heureux hasard, la soeur de celle-ci, Marine, accouchait d'un petit Alejandro. Beaucoup de journalistes sous-entendait qu'il était le père des deux garçons, ce que la famille démentait, Marine avouant qu'elle avait eu une aventure d'un soir de telle manière qu'elle ne pouvait savoir de qui était l'enfant. Strabinski, par ailleurs, n'avait pas de chance en ce moment : ses émissions ne marchaient pas, ses feuilletons non plus, et tout Riverview le voulait dehors. Alors lorsque Louise le vit, et vit qu'il avait l'intention de lui parler, elle lui jeta un regard noir, qu'il vit évidemment.
ALEKSANDR : Ne me regardez pas comme ça, madame Portier ; je viens juste vous prévenir.
LOUISE : De quoi ?
ALEKSANDR : Rien de bien passionant : c'est juste que votre maison est en flammes.
Louise ne comprit pas tout de suite, et il lui fallut un certain temps de réaction avant de se jeter au secours de ses bambins, tandis que Strabinski, après l'avoir vue s'éloigner, reprenait son chemin vers le SPA.
Avant de nous jeter, comme Louise, vers la demeure enflammée des Portiers, rendons visites aux Strabinski - Delasalle.
Clarisse était très heureuse d'avoir donné un héritier à son fiancé, et choyait donc son enfant Alessandro. Marine n'était pas si heureuse. Forcée de mentir pour préserver le mariage de sa soeur, et la réputation de son bourreau, elle ternissait sa réputation, et se demandait comment allait réagir la personne qu'elle aimait, là-bas, à Sunset Valley. Cependant elle gardait un instinct maternel, et s'occupait du petit Alejandro. Elle n'avait même pas eu le droit de choisir son nom. Elle voulait le nommer Raphaël, mais Aleksandr était tellement narcissique qu'il voulait que tous ses enfants, reconnus ou non, se nomment comme lui.
Depuis son accouchement, Marine déprimait, d'autant qu'elle sentait qu'Aleksandr lui préparait une bien vilaine " surprise ", qu'elle savait être sa participation à l'adaptation d'un best-seller, avec comme coéquipier un acteur qu'elle aurait voulu éviter à tout prix, surtout après la naissance de son fils : elle craignait les représailles. Marine pourtant avait un projet de film bien plus beau, une adaptation de Hamlet, avec elle dans le rôle d'Ophélie, qu'Aleksandr reportait toujours, au grand damn du réalisateur et de Marine elle-même.
Et pourtant la séance photo avait été réussie, et elle était juste magnifique, et le succès du film était prévisible, mais non : Hamlet, ce n'était pas à la mode comme les best-sellers.
Marine se sentait très mal dans sa peau. Même sa soeur implorait son fiancé de la laisser aller à Sunset Valley, ou au moins jouer Ophélie. Mais pour d'obscures raisons, Strabinski refusait, encore et toujours.
Cette parenthèse passée, allons plutôt voir l'état de la famille Portier...
LEON : Reculez ! Reculez !
LAURE : Mais utilise ton portable, appelle les pompiers !
LEON : Pas le temps ! Sors Laure, fais pas l'idiote ! Prends Benjamin !
LOUISE : Léon ! Ne reste pas là !
LEON : Je maîtrise Maman, ne t'en fais pas !
Louise se sentait défaillir à la vue de son fils aîné tentant de braver les flammes, et, luttant contre la paralysie provoquée par la peur de voir son fils mourir brûlé, elle appela la caserne de pompiers.
Une jeune femme arriva, et aida Léon à finir d'éteindre l'incendie.
♀ : Je te félicite, jeune homme ! Quel âge as-tu ?
LEON : 17 ans, madame.
♀ : Eh bien ! Je crois que tu pourrais devenir pompier. On a grand besoin de jeunes hommes courageux ici !
LEON : Sérieux ?
♀ : Bien sûr ! Je vous félicite, madame. Votre fils a été très courageux. Sur ce, je vous laisse, on a encore du travail à la caserne, notamment de la prévention !
LOUISE : B... Bien sûr. Mer...Merci madame !
Son coeur battait la chamade, de peur comme de fierté pour son garçon.
LEON : T'as entendu maman ? Je peux être pompier !
LOUISE : C'est dangereux comme métier...
LEON : J'ai adoré me battre contre les flammes... Je sais ce que je veux faire maintenant !
LOUISE : Bien... Je... Je te soutiendrais, mon poussin...
A compter de ce jour, Léon s'entraînait dur, tant pour se muscler pour reconquérir Yolande que pour devenir pompier, sa nouvelle ambition. Louise quant à elle tentait tant bien que mal de chercher un travail, et essayait de rédiger un C.V. intéressant pour un employeur, ce qui n'était pas si aisé.
Comme prévu, et au grand damn de Louise et de Laure, Yolande revint, après avoir entendu le triomphe de Léon contre les flammes... Et revint encore moins polie que jamais, allant jusqu'à tripoter Léon sur le canapé du salon, aux yeux de tous, ce qui dérangeait Louise, sans qu'elle ose dire quoi que ce soit. D'ailleurs, Louise avait un autre problème, un peu plus important à ses yeux...
Un problème qui grandissait en elle. Son aventure d'un soir avec Christophe avait plus de conséquences que prévu, et elle se sentait à présent obligée de répondre à ses avances, d'un point de vue moral, éthique, comme d'un point de vue matériel : ne travaillant pas, il serait utile d'avoir Christophe et son revenu mensuel pour élever un enfant, même non désiré. Car Louise était contre l'avortement et contre l'abandon, et que Christophe le veuille ou non, ce bébé, elle le garderait.