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Faisons un saut dans le temps, de quelques mois. Cachons l'issue de la grossesse de Louise, et allons jeter un oeil du côté des Strabinsiki - Delasalle...

CLARISSE : Marine, on va partir d'ici, cette fausse maigre nous cause du tort, et Aleksandr a trouvé une affaire pour toi.
MARINE : Mais... Alejandro va bientôt entrer à l'école... Et le tien aussi !
CLARISSE : Laisse tomber ça. Tu devrais être contente.
MARINE : Pourquoi ?
CLARISSE : On va à Sunset Valley.

Le nom de la ville tinta aux oreilles de Marine. Sunset Valley. C'était inespéré. Il y avait quelque chose. Mais elle n'avait pas le temps de réfléchir. Elle savait qu'Aleksandr avait des humeurs changeantes. Plus elle attendrait, plus ses chances de retourner là-bas s'amenuiseraient.

MARINE : Je vais préparer mes bagages.
CLARISSE : Un coiffeur t'attend... Tu n'as pas l'intention de garder cette tête ?

MARINE : Alejandro... Alejandro... Ne pleures pas...

Le petit Alejandro n'était pas bien chanceux. Son demi-frère, Alessandro, était bien plus choyé que lui : Marine n'arrivait pas à s'occuper de son fils, elle l'avouait elle-même, et ne pouvait demander d'aide à qui que ce soit. Aller à Sunset Valley était un rêve pour elle, mais elle sentait, elle savait que son fils en patirait. Et elle angoissait. Qu'allait donc dire... Non, mieux vaut ne pas y penser. La personne qui lui faisait peur n'accepterait jamais Alejandro. De plus, elle se doutait qu'en plus d'Alejandro, elle rencontrerait une autre difficulté...

ALEKSANDR : Mmmh, déjà prête ? Inutile de demander pourquoi... Pour qui.
MARINE : Pourquoi ? Pourquoi finalement aller à Sunset Valley ?
ALEKSANDR : Tu vas enfin retrouver l'amour, Marine, et en plus tu as tellement d'opportunités là-bas...
MARINE : Qu'as-tu trouvé, Aleksandr ?
ALEKSANDR : Ne sois pas si dure avec ton sauveur... Je t'ai trouvé un rôle, dans un film. Une adaptation d'un livre qui s'est bien vendu, une jeune fille qui tombe amoureuse d'un loup-garou dans son lycée, un truc comme ça... Les monstres sont à la mode en ce moment.
MARINE : Que caches-tu derrière ça ?
ALEKSANDR : Je ne caches rien. Je ne caches jamais rien, tu devrais le savoir...

C'était cette affirmation qui inquiétait Marine, et elle avait bien raison de s'en inquiéter.

Plus tard, à Sunset Valley...

ALEKSANDR : Vous avez bien tout compris, Paggiali ? Vous ferez comme ça. Ca se déroulera exactement comme je l'ai dit.
♂ : Je vous crois, Strabinski, mais ma soeur va poser problème.
ALEKSANDR : Laissez votre soeur où elle est. Je m'en chargerais également. Faites juste votre boulot.
♂ : Très bien.

♀ : Ce que fait Strabinski ici ne m'inspire pas des masses. Il va me narguer avec Marine et son rejeton, déjà, et ensuite va encore tenter de me mettre dans son lit... Il ferait n'importe quoi pour la gloire et pour sa petite satisfaction personnelle... Rien à faire, je ne lui parlerais pas. Ni à lui, ni à elle.

Sa marque de fabrique : une larme coulant le long de sa joue, et ce depuis qu'on lui avait enlevé son amie, Marine. Et depuis que celle-ci avait un enfant, et qu'elle ne l'avait su que par les journaux, Sandra se sentait désorientée. Elle avait tout partagé avec Marine, et celle-ci ne levait même pas le petit doigt pour la prévenir de ce qui se passe dans sa vie. Comme si elle, Sandra, n'existait plus.

SANDRA : Tout ça à cause de lui... Alejandro... Un petit morveux... Et son père, bien sûr. On ne doute pas de son identité d'ailleurs...

Elle soupira. Tout ce qu'elle dirait ne servirait à rien.

MARINE : Sandra ?

Sandra ne répondit pas. La traîtresse était venue elle-même pour la narguer ! Et avec son gosse dans les bras ! Elle partit, voulant éviter Marine. Elle allait prendre la voiture, bouger, n'importe quoi qui l'éloignerait de cette femme et de son rejeton.

Marine comprit tout de suite. C'était bien ce qu'elle craignait de la part de Sandra : elle s'était toujours énervée très vite. Elle la suivit, laissant Alejandro au bord de la piscine. Il ne se noierait pas, c'était certain : le petit avait peur de l'eau, il n'y avait rien à craindre. Elle croisa Sandro, le jumeau de Sandra, avec qui apparemment elle devrait tourner un film, qui lui souriait ; elle l'ignora. Il avait toujours agit ainsi, entre drague et moquerie.

MARINE : Sandra, arrête, je peux t'expliquer...

La jeune femme s'arrêta. Des explications ? C'était toujours bon à prendre, elle pourrait l'insulter ensuite.

MARINE : Tu sais bien qu'Aleksandr a toujours voulu qu'on se dispute, et a également toujours pu obtenir ce qu'il voulait de moi...
SANDRA : Et ton gosse, c'est lui qui te l'a mis dans les bras peut-être ?
MARINE : Ca a pas commencé dans mes bras.

Sandra s'arrêta. Pourquoi n'y avait-elle pas pensé ? Aleksandr et ses désirs de dynasties, ses fantasmes de monarque, avec la reine et des favorites plus ou moins consentantes... Et Marine ne l'était pas du tout, Sandra était bien placée pour le savoir.

SANDRA ( en se jetant dans les bras de son amie ) : Excuse moi Marine. Je suis vraiment une conne.

ALEKSANDR : Allons, jeunes filles, vous n'allez pas recommencer comme dans votre jeunesse ?
SANDRA : T'es là toi ? Bah écoute, on est encore jeunes, il ne s'agit pas de recommencer, mais de continuer à tout partager avec Marine.
ALEKSANDR : Bien sûr, bien sûr... Mais Marine a une carrière et un fils dont elle doit s'occuper, et toi Sandra, tu as un album à préparer, je me trompe ?
SANDRA : Pour une fois non, sauf qu'il est déjà prêt, alors en fait si. J'ai juste un clip à tourner. A plus tard, Marine ! Bye Bye, Aleksandr !

Strabinski rougit violemment. Sandra avait été sa première petite amie... Et c'est par ces mots qu'elle l'avait quitté, alors qu'il n'était encore qu'un adolescent doué et boutonneux. C'est depuis ce jour qu'il a toujours voulu diriger une entreprise et mener les femmes à la baguette... Mais Sandra restait l'unique femme contre laquelle il ne pouvait rien. C'était pour cela que Marine ne devait surtout pas la fréquenter. Elle deviendrait trop assurée et incontrôlable... Heureusement, Alejandro la modérerait.

Au moment du tournage de la dernière scène du film "Moonlight - A Wolf's Love"...

ALEKSANDR : Un message ?

" Nous sommes prêt à photographier. Esperons que la fille a pris le médoc ".

ALEKSANDR : Répondons à notre ami photographe...

" Tout est ok. Vous pouvez mitrailler. Je veux que ça fasse la une. "

Il sourit, satisfait. Sandra serait évincé, Marine affaiblie... Et prête à former le couple idéal avec Sandro.

Sur le tournage, dans le jardin de la villa Paggiali.

MARINE / Betty : Tu ne me fais donc pas assez confiance ? Je serais une bonne louve-garou ! Contamine moi !
SANDRO / Roberto ( Avec un air trop sérieux et pathétique ) : Je ne veux pas faire de toi un monstre comme moi, Betty, je t'aime trop pour cela. N'insiste pas, je te dis !
MARINE / Betty : Oh, mais comment ferons-nous alors ?
SANDRO / Roberto : Je ne sais pas, Betty...

Le réalisateur donna le clap de fin. Toute l'équipe remballa, laissant les deux acteurs seuls : Marine chuchota qu'elle ne se sentait pas très bien...

*Oui, le jeu de Pattinson m'horripile, je ne peux m'empêcher de me moquer =P

Avant de tomber à la renverse, sans connaissance. Sandro savait que son rôle commençait réellement à ce moment. Et qu'il le continuerait jusqu'à ce que Strabinski lui dise d'arrêter. Il prit la belle dans ses bras, tendrement, l'embrassa doucement, donnant le signal aux paparazzis. Ils pouvaient commencer à préparer leur une, celle qui ferait scandale. Sandro, tout comme Aleksandr, savait que ça leur rapporterait beaucoup... Si Sandro songeait à un coup de pub, Strabinski pensait plutôt à la part sur la vente des photos aux magazines... Et au procès qu'il pourrait coller à ceux-ci, en toute impunité, afin de gagner encore plus.

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Le lendemain, dans le tabloïd " Ch0cked ! "...

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SANDRA : Te voilà toi... Alors comme ça c'est mon frère que tu veux, hein ?
MARINE : Tu crois vraiment ce qu'ils disent dans les journaux ?
SANDRA : La photo est flagrante Marine ! A quoi ça te sert de mentir ?
MARINE : Mais...

Elle ne savait pas quoi répondre. Sandra était têtue. Bornée. Si elle ne voulait pas l'écouter, elle ne l'écouterait pas. Quelques larmes s'échappèrent de ses yeux verts.

SANDRA : Et tu fais semblant de pleurer en plus ! C'est pitoyable. Je te pensais pas comme ça !

Elle monta, fâchée, laissant Marine seule. Malheureusement pour elles, Aleksandr avait tout entendu... Et leur dispute ferait la une. Amplifiée, bien sûr.

Marine tenta de se détendre en lisant, mais rien n'y faisait. D'autant que Sandro ne voulait plus la laisser tranquille.

SANDRO : On a la réputation d'être en couple, pourquoi ne pas en profiter ?
MARINE : Je ne vois pas pourquoi tu t'es donné tant de peine. Ce n'est qu'une réputation. Mais tu n'obtiendras rien.
SANDRO : Tu devrais te détendre un peu... Et je connais un bon moyen, une sorte de sport...
MARINE : Non ! Laisse moi !

Elle se leva brusquement, ayant une envie soudaine de s'occuper de son fils.

Elle ne parvint pas à dormir de la nuit, et remercia la fortune d'avoir fait qu'Alejandro, ayant dormi toute la journée, était d'aplomb pour jouer avec elle toute la nuit. Peut-être n'était-ce pas bon pour lui, mais à ce moment là elle ne pensait vraiment pas à la santé de son fils. Elle cherchait une solution. Comment se faire pardonner de Sandra ? Lorsque le jour commença à se lever, elle décida d'aller tout simplement dans la chambre de la jeune femme et de s'excuser tout simplement. Alejandro donnant des signes de fatigue, elle le coucha, et se rendit directement dans la chambre de son amie...

MARINE : Sandra ? Tu dors encore ?
SANDRA : Nan, j'ai pas dormi. Allez, je sens que tu vas vouloir me parler, ça va durer longtemps, alors installe toi à côté.

Elles parlèrent longuement, de tout et de rien, allongées l'une à côté de l'autre, lorsque Sandra ne tint plus, et passa ses bras autour de Marine.

MARINE : Tu... Tu me pardonnes ?
SANDRA : Je ne peux surtout plus résister. Je t'aime Marine. Je t'ai toujours aimée, et je me rends compte que toi aussi.
MARINE : Je ne t'ai pas oubliée. J'ai toujours pensé à toi depuis le jour où on a été séparées.

Elles soupirèrent, heureuses et lasses à la fois.

SANDRA : Et si on s'enfuyait ?
MARINE : Une fois de plus ?
SANDRA : Ouais... Mais cette fois, qu'on aille là où on ne nous retrouvera pas !
MARINE : On nous retrouvera toujours... Aleksandr a trop de relations. Il vaudrait mieux oublier.
SANDRA : Mais non ! On s'enfuira. Tu me fais confiance ?
MARINE : Oui...
SANDRA : Génial. Bon, je sais déjà où on va aller, notre seul problème ce sera le petit... Il faudrait s'en débarrasser...

MARINE : Non ! Je ne peux pas accepter ça !
SANDRA : Quoi ?
MARINE : J'aime mon fils. Je n'abandonnerais pas Alejandro ! Je trouverais autre chose !
SANDRA : Humph... Eh bien, trouves autre chose alors. Et tiens moi au courant. Mais tu verras, il n'y a pas d'autre solution.
MARINE : J'ai mon idée.

La solution de Marine n'était peut-être pas des meilleures, ni des plus recommandables, mais elle savait qu'au moins, ça marcherait. Après quelques réticences, et quelques cris, des larmes même, Sandra accepta la décision de sa bien-aimée.

SANDRA : Je te retrouverais un jour, hein ? Aussi belle qu'aujourd'hui ?
MARINE : Oui, je te le promets... Dans quelques temps.

Au petit matin, elle avait pris Alejandro dans ses bras, avait mis sa plus belle robe de soir, et était partie pour la plage. C'était obligé de fonctionner... Malheureusement, elle avait presque envie de le dire. Mais elle ne pouvait pas continuer ainsi.

MARINE * Soupir * : Tout cela va me manquer... Et Alejandro plus que tout. Même Sandra, je ne l'aime pas autant... On se retrouvera quand tu seras grand, mon chéri.

Le soir...

ALEKSANDR : Eh ! Eh vous ! C'est mon f... Mon neveu que vous avez dans les bras ! Où l'avez vous trouvé ? Où est sa mère ?

Aleksandr vit bientôt que l'étrangère sanglotait en berçant Alejandro, et une vision d'horreur s'imposa à lui.

ALEKSANDR : Qui êtes vous et où avez-vous trouvé cet enfant ?
♀ : Je m'appelle Maria. Je venais d'arriver en ville pour rencontrer ma petite amie lorsque j'ai décidé de faire un tour sur la plage... J'ai... J'ai trouvé ce petit garçon et... Sa mère...
ALEKSANDR : Quoi sa mère ? Qu'est-ce qu'elle a ?
MARIA : Elle était étendue sur le sable...

MARIA : Paisible... Et morte. J'ai aussitôt appelé les pompiers qui ont promis de l'incinérer au plus vite... Je ne sais pas pourquoi, j'ai senti qu'il fallait que ses cendres soient dispersés dans la mer... Une vision.

Aleksandr se figea. Marine, morte ? Qu'allait-il faire d'Alejandro ? Comment l'annoncer à Clarisse ?

ALEKSANDR : Ve... Venez, jeune fille... Je vous accompagne... Qui est votre amie ?
MARIA : C'est... Sandra Paggiali.

Aleksandr sentit alors une bouffée de rage contre Sandra l'envahir, ainsi qu'un sentiment de sympathie envers Marine. Comment Sandra osait-elle la tromper ?

ALEKSANDR : Par chance, c'est une de mes vieilles connaissances. Vous la connaissez depuis longtemps ?
MARIA : Oh, non... On s'est rencontrées via Internet hier, elle était déprimée, elle m'a annoncé sa rupture avec sa petite amie, une certaine Marine Delasalle, qui est censée être connue...
ALEKSANDR : Elle est surtout morte maintenant. C'est elle la mère du petit.
MARIA : Oh... Mais au moins il a un père, c'est vous, non ? Il vous ressemble tellement...

L'homme se sentit pris au piège. Oui, Alejandro lui ressemblait terriblement. Mais sa paternité était inavouable... A moins qu'il ne fasse semblant de leur reconnaître par pure bonté et en la mémoire de Marine, se faisant nommer tuteur du petit et lui faisant porter son nom pour qu'il puisse plus tard vanter ses bontés à lui, Aleksandr Strabinski.

SANDRA : Ma... Maria ! Tu es déjà là ?
MARIA : Oui Sandra. Aleksandr m'a accompagnée.
SANDRA : Pfeuh, il est pas si con que ça... Et... Marine ?
MARIA ( avec un clin d'oeil ) : Elle est morte. J'ai pu le vérifier.
SANDRA : Ok. Maintenant il va falloir attendre un peu...
MARIA : Heureuse de voir que tu as changé d'avis.

Au même moment, Strabinski annonçait à sa fiancée la mort de Marine. Clarisse ne s'apitoya pas tant que ça à l'annonce de cette nouvelle, et pensa immédiatement aux choses pratiques :

CLARISSE : Et Moonlight ? L'histoire avec Sandro ? On va faire quoi ?
ALEKSANDR : On se débrouillera, pour Sandro j'ai déjà une idée... Mais ce qui m'inquiète, c'est le petit. Je pensais le " reconnaître ", pour améliorer l'opinion que le public a de moi, mais faut-il que tu sois d'accord...
CLARISSE : C'est une bonne idée. Fais le dès demain...

Les années passèrent. Sandra décida finalement d'épouser Maria, en secret, à Sunset Valley ; le premier film de Moonlight était devenu une légende depuis qu'on avait appris la mort de Marine, et c'est deux ans plus tard que le tournage devait reprendre, à Twinbrook. Aleksandr et Clarisse avait décidé d'y emménager également, Strabinski étant devenu le manager de Sandro, tandis que, suite au voeu émit par Maria, les deux jeunes femmes devaient partir y vivre également.

Alejandro avait fini par être reconnu par son père, mais grandissait dans la douleur ; il ne supportait pas le fait de se nommer Strabinski, d'avoir pour père Aleksandr, et détestait plus encore Alessandro. Il ne trouvait même pas le réconfort auprès de la grande amie de sa mère, Sandra, car il lui en voulait d'avoir remplacé Marine si vite. Bref, le petit ne s'épanouissait guère...

Peut-être est-il tant de retourner voir la famille Portier...

Quelques années auparavant, lorsque Louise était encore enceinte. Christophe avait appris par le biais de Léon que Louise attendait un enfant de lui, et c'est immédiatement qu'il décida de vivre avec elle, pour élever le bébé et vivre le parfait amour avec cette femme qu'il ne pouvait oublier. Après quelques réticences, Louise accepta de bon coeur, à condition de ne pas se marier avec Christophe.

Avec Christophe était également venue, tout naturellement, Lisa, qui s'avéra être la fameuse amie de Laure. Lisa cependant espérait encore voir ses parents se réconcilier et se remarier, et prit très mal le fait que son père avait de nouveau une femme dans sa vie, et ce depuis quelques temps, et sans lui avoir rien dit. Elle restait donc enfermée dans la chambre des enfants, seule dans le noir pendant de longues heures, refusant même de parler à Laure... Fort heureusement, après trois semaines de solitude, Lisa se décida enfin à sortir de son mutisme, et se révéla être pour Louise une belle-fille fort agréable.

C'est à une petite fille que Christophe voulut appeler Lou que Louise donna naissance. Elle réalisa alors que la maison devenait trop petite pour tant d'enfants, d'autant que Renaldo, l'ami de Christophe, avait emménagé après avoir été chassé de sa chère petite chambre par Emilie et que Léon, ayant atteint la majorité, voulait vivre avec Yolande... Sous le toit de sa mère, en attendant d'avoir de l'argent. De plus, Lisa et Laure grandissait, Benjamin aussi, et les quatre enfants voulaient une chambre chacun, ou au moins une séparation filles/garçons. Avec l'arrivée de Lou, le temps était venu de déménager...

... D'autant que ni Louise, ni Léon ne parvenaient à trouver un emploi. C'est alors que la nouvelle tomba : Christophe était muté à Twinbrook, et avait entendu dire que dans ce coin-là, le travail ne manquait pas. Louise se mit alors à la recherche d'une grande maison familiale ( ainsi que d'une petite maison pour installer Léon et sa Yolande, car elle ne voulait pas les avoir toujours chez elle, et suggérait à Renaldo de trouver une solution lui aussi ).

Il n'y avait pas que Louise qui avait une vie agitée : les deux " soeurs " se rapprochaient, un peu trop au goût de Christophe et de Louise ; Laure devenait proche de Lisa par naïveté, Lisa par envie de tester un peu tout ce qui se faisait lors de sa courte jeunesse. Ainsi, si Laure pensait que tenir la main de sa soeur " de coeur " était signe d'une grande amitié entre elle, pour Lisa il s'agissait d'une technique d'approche comme une autre...

Lou eut le temps de fêter son premier anniversaire avant que Louise ne trouve une maison pour héberger toute sa petite tribu, Léon, Renaldo et Yolande compris : en effet, le budget n'aidait pas. Lisa se trouvait un peu jalouse devant sa soeur dernière-née ; Christophe n'avait d'yeux plus que pour Lou et sa maman, et mettait peu à peu Lisa à l'écart... Et celle-ci en sortait frustrée.

Yolande, quant à elle, trouvait qu'il était temps de s'enfuir de la maison familiale : depuis plusieurs années déjà, sa mère lui reprochait ses dépenses sans limites, et voilà qu'elles n'avaient plus de quoi se nourrir. Marie-Louise tenta en vain de convaincre sa fille de rester afin de rapporter de l'argent au foyer, d'un moyen ou d'un autre... C'est sans le moindre remord que Yolande promit à sa mère de la " laisser crever seule dans cette ville miteuse, Riverview ".

[Chapitre 3 : La Gloire]

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